Cette situation de confinement a mis en suspens toutes nos activités et elle nous a privé de tout notre confort. Pour certains, c’était l’occasion rêvée de passer du temps chez soi avec les enfants et le (la) conjoint(e). Pour d’autres, c’était l’occasion d’être créatifs ou alors de faire le grand ménage de printemps.
Cette situation n’était vraiment pas évidente pour nous, les adultes, mais encore moins pour les enfants qui ressentaient que quelque chose avait changé, mais qui ne pouvaient pas se l’expliquer. Nos petits, qui ne pouvaient plus voir leurs grands-parents, leurs oncles et tantes et leurs amis. Ces petits, qui se sont retrouvés à devoir faire des devoirs avec leurs parents à domicile, sans leurs amis, et à parler à leurs instituteurs via caméra.
Je vais vous parler un peu de la reprise et surtout de la réaction de mes élèves de quatre ans qui ont découvert leur nouvel espace de jeu avec toutes les restrictions mises en place. (C1- précoce)
25 mai 2020
Le week-end, les enfants ont expliqué à leurs parents qu’ils allaient retrouver leurs amis et jouer à leurs jeux préférés. Les parents, eux, ont bien expliqué à leurs enfants comment se laver les mains et comment garder leurs distances. Certains enfants ont même pu avoir toutes les explications concernant le virus Covid-19.
Comme l’explique un élève : « Il faut se laver les mains toute la journée, car il y a le virus et il faut qu’il parte »
« Je vais le mettre dans l’eau chaude afin qu’il brûle et disparaisse »
Malgré l’appréhension, l’accueil des élèves a été finalement très agréable. Les parents sont arrivés tranquillement et ils ont attendu devant la porte en attendant qu’on vienne chercher leur enfant. Certains enfants dansaient déjà devant la porte en attendant de pouvoir rentrer.
On a été rassuré de voir qu’aucun enfant n’a réagi négativement en nous voyant avec notre masque. Compte tenu de la situation, je pense qu’ils sont déjà habitués à voir les adultes avec leurs masques, donc cela ne les a pas choqués plus que ça heureusement.
Il y avait deux cas de figure dans la classe au moment du jeu libre. Les uns sont arrivés avec de grands sourires et ont tout de suite choisi leur coin de jeu. Pour eux, les situations de jeu se sont créées naturellement et ils ont dessiné et joué comme d’habitude. Ils se sentaient probablement en sécurité dans la classe. Pour d’autres, la situation était étrange et ils se sont d’abord pris le temps d’observer leur salle de classe et les nouveaux espaces de travail. Ils ont ensuite eu besoin d’être rassurés par la maîtresse et puis finalement, ils sont partis jouer.
Puisque la classe est scindée en deux, les enfants ont pu jouer avec des amis qu’ils connaissent moins bien. Très vite, cette sensation étrange s’est dissipée et ils ont repris leurs vieilles habitudes.
La matinée s’est déroulée calmement et les enfants ont participé activement à toutes les activités par la suite. Nous avons chanté et dansé au plus grand bonheur des enfants, ils ont bien rigolé et ils étaient vraiment contents de partager ce moment avec les autres.
Ce petit groupe nous a donné la sensation d’être en famille dans un petit cocon.
Une élève nous a dit : « L’école est si belle, comme ma maison »
Certains ont juste regretté de ne pas pouvoir voir leur ami(e) et pouvoir jouer avec lui (elle) alors qu’ils avaient tellement hâte de le (la) retrouver.
Ils ont voulu faire des photos et des dessins pour leurs copains de l’autre groupe.
« Ma copine me manque vraiment beaucoup, c’est dommage »
« Mais où sont les autres copains ? »
« Le virus va vite partir pour que je puisse à nouveau faire des câlins à ma copine »
Je dois dire que je suis émerveillée et étonnée de voir ses petits bouts s’adapter si bien à cette situation étrange et parfois compliquée. Ils sont TOUS très courageux !
Bref ! Vous l’aurez compris, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes élèves et de partager ces moments avec eux, face à face.
Merci en tout cas à tous les corps de métier actifs qui nous ont permis de rester en bonne santé et de reprendre les cours. Grâce à la discipline de TOUS, nous avons pu retrouver un semblant de normalité.
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