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Blind Book 2

  • Nous y revoilà !

J’ai cru comprendre, en voyant le nombre de vues sur le dernier article, que l’expérience de la lecture à l’aveugle vous intéresse. J’ai donc réitéré l’expérience et voici la présentation de ma lecture surprise.

« Des camés chez les luxos » de l’auteur Jacques Stiewer .

 

  • JACQUES STEIWER (1939) est né à Niederfeulen. Ayant fait des études de lettres et de philosophie, il a passé une grande partie de sa vie à enseigner dans des écoles européennes à Bruxelles. Il a publié plusieurs œuvres philosophiques aux Editions l’harmattan et aussi aux Editions samsa. 4 œuvres ont été publiées ici au Luxembourg, dont cet œuvre « Des camés chez les luxos » qui fait partie des d’enquêtes policières du commissaire Moulinart. Ce livre a été publié en 2019 par les EDITIONS PHI, situés à Soleuvre.

 

  • Parlons tout d’abord de la couverture du livre et du titre. La couverture du livre me plaît bien ; on y voit les contours de notre pays sur un fond violet. Dans le sud du pays sont ajoutées toutes sortes d’images de drogues dures ainsi que d’un verre d’alcool. Si l’on observe bien la couverture, ces objets n’ont pas été placés là par hasard, car certains objets dépassent légèrement de la carte et se retrouve donc aux frontières, voire sur le territoire belge, français et allemand. Une pure coïncidence ? Je ne pense pas… Le titre est accrocheur et nous fait entrer dans le vif du sujet. Il s’agit bien d’un livre qui parle de trafic de drogues, de violences et de meurtres et d’une enquête transfrontalière.

 

  • L’intrigue se passe principalement au Luxembourg, le pays où vit le commissaire Moulinart avec sa femme. Il devrait profiter de sa retraite et du repos bien mérité après avoir été enquêteur de la police criminelle et ex-chef de la sécurité du Grand-Duché. Son fils Bastien se fait arrêter par la police lors d’une rafle de la brigade des stupéfiants. Le capitaine Nilles lui fait part de détails concernant l’état des lieux au Luxembourg, où toutes sortes de drogues circulent toujours plus librement et créent des guerres de gangs sans précédent. Les moyens de la stup sont inefficaces et insuffisants freiner la circulation des drogues et éviter de prochains morts d’overdoses. La police criminelle ainsi que le commissaire Moulinart assistent, impuissants, aux premières loges à la guerre entre deux clans mafieux d’où résultent représailles, menaces et morts. Le commissaire va alors devoir sortir un peu des lignes droites et officielles afin de pouvoir trouver l’aide qu’il lui faut pour arrêter cette guerre et sauver des vies. Accompagné d’un ami crapuleux et avec l’aide d’un fou d’informatique, il va mener l’enquête et il va mettre en place des subterfuges pour dévoiler la vraie facette de certains hommes politiques, impliqués dans ces transactions.

 

  • Je vais vous parler de certains personnages qui rendent l’histoire vivante et intéressante. Le commissaire à la retraite est bienveillant, gentil et il respecte à la lettre les directives et lois du pays. On le décrit comme père de famille loyal, respectueux et toujours disponible pour soutenir ses enfants. Je lis entre les lignes qu’il est très attaché aux valeurs et à l’éthique et qu’il a toujours fait de tout pour respecter toutes les règles. Lorsque son fils, étudiant en médecine, lui fait comprendre que tout le monde prend des stupéfiants et que sans ces boosters beaucoup d’entre eux ne pourraient pas étudier et réussir leurs études, le commissaire semble choqué et dégouté. L’auteur met l’accent sur le côté naïf du personnage, qui peut déranger par moment. Il semble étonné de découvrir les grands réseaux internationaux de trafiquants de drogues mais aussi que certains peuvent tuer pour de l’argent. Même si l’histoire est une fiction, le commissaire ne peut être aussi naïf compte tenu de ses études et de son expérience.

 

Passons maintenant à son ami fidèle, une vraie crapule. Il va l’aider à faire chanter des puissants hommes politiques afin d’avancer dans leur enquête et il va finir par être éliminé. Un homme pas chanceux, criblé de dettes et avec un passé frauduleux, mais très loyal envers le commissaire. Son « suicide » n’est certainement pas logique et le commissaire va faire tout son possible pour restaurer la vérité.

 

Le fou de l’informatique va jouer un rôle déterminant dans l’enquête car il va ouvrir au commissaire, des « portes » qu’il n’aurait jamais pu explorer sans son aide. Hacker de programmes et de disques durs, il va pouvoir lire des données et faire entrer Moulinart dans le Dark Net pour appâter les malfrats.

 

Son fils Bastien va jouer un rôle déterminant dans l’enquête car il ouvre les yeux à son père au sujet des drogues. En discutant avec ses professeurs et les autres étudiants, il a un regard ouvert et sans jugement envers les consommateurs. Il tient un discours à son père en lui expliquant que nous sommes tous des consommateurs de « chimie ».

Les consommateurs de drogues dures se mettent certes en danger et peuvent tomber dans des cercles dangereux, mais tous les autres peuvent devenir dépendant eux aussi. Il rappelle à son père que l’alcool, la cigarette, les médicaments et tous les autres produits chimiques sont tout autant néfastes pour la santé. Son père comprend alors qu’il va devoir élargir son horizon et prendre des risques pour pouvoir mener à terme cette enquête.

« Nous vivons un âge pharmacologique. On complète la chimie du corps par des produits de plus en plus pointus. Tous sont dangereux, mais les gens ne s’en rendent pas compte. C’est le mal-être généralisé, le burn-out ; la déprime, le stress au bureau, le mariage qui flanche, la quéquétte qui ne bande plus, que sais-je, et on dope les turbines. D’abord c’est prescriptible, puis légal, puis illégal, puis criminel… »

Peut-être que la question qui se pose ici résulte des études philosophiques de l’auteur ? Je m’imagine bien Mr Steiwer se poser la question : Où se trouve la limite du légal et de l’illégal ? Ne sommes-nous pas tous des consommateurs dépendants de ces substances?

 

 

  • Je ne vais trop vous en dire pour ne pas gâcher votre lecture, mais je suis très heureuse d’avoir lu un livre faisant parti du patrimoine luxembourgeois. L’écriture est fluide et facile à lire. J’ai adoré les personnages de l’histoire avec leurs caractères bien différents. L’auteur a mis l’accent sur les clans mafieux et sur leurs vengeances mais a aussi pu expliquer comment fonctionne le trafic de drogues. Du club de striptease à la boite de nuit, chaque lieu cache la réalité, cachée aux autorités.  Grâce aux descriptions des lieux et des ruelles, j’ai pu voyager à travers différentes villes du pays et même au-delà des frontières.

 

Je ne vous en dirai pas plus au sujet de ce livre ; je vous laisse le choix de le découvrir par vous-même. Vous pouvez me partager votre avis au sujet de cet auteur, si vous avez déjà lu les autres enquêtes du commissaire. Pour moi, ce livre a été une bonne surprise et une belle lecture agréable

 

 

Read&Enjoy

Debora

Debora

Debora

29 💐Traveller ✈️Educator 🎈Reader & Manager of a little Book Club 📖 Mom👧👦

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